Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda
Palme d’or au Festival de Cannes 2018 Une affaire de famille du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda est un film élégant. La première image du film est floue. Il s’agit d’un magasin sans profondeur de champ, lieu des larcins d’un duo bien rodé à la manœuvre pour traquer les angles morts où les employés pourraient surprendre leur méfait. Habile jeu de regards qui instaure le point de vue du réalisateur. Filmer en diagonales pour ne pas prendre en pleine face une réalité sans perspective. Fuir les évidences d’une vision frontale et prendre la tangente pour capter les laissés pour compte de la société. Le réalisateur n’hésite pas à forcer le trait. L’homme utilise l’enfant pour voler la nourriture quotidienne mais s’acquitte des 450 yens que réclame la vendeuse de rue pour les croquettes qui attisent leur gourmandise. Tout est dit. On ne vole que ce qui ne met pas en péril l’équilibre des autres. Il y a chez ces voleurs une part d’innocence qui rétablit la justice....