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Affichage des articles du septembre, 2019

Vif-Argent de Stéphane Batut

Image
On entre dans Vif-Argent avec la découpe lumineuse d’un visage dans le néant. L’image brille de son intensité au milieu d’un écran noir sidéral. Les contours de cette première apparition sont si nets qu’on est saisi par l'isolement de l'image. La tête s’incline doucement comme celle d’un dormeur qui s’éveille. Le noir s’anime découvrant les herbes où le jeune homme est couché puis viennent les ombres d’un paysage nocturne. Tout le reste du film est à l’image de cette ouverture. L’épaisseur du monde s’incarne avec une sensorialité qui ravive nos sens. Les images s’animent d’une présence qui échappe à notre seul entendement.  L’histoire commence comme un rêve éveillé. Un jeune homme hagard et titubant cherche où il est. Il porte un prénom qu’on n’oublie pas : Juste. A la fois celui qui porte la vérité et celui qui existe à peine.  Magnifiquement joué par Thimothée Robart, le jeune homme vit dans un squat et fait ses machines au Lavomatic quand il n’est pas occupé