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Affichage des articles du août, 2020

Point de chute

  À Vitry, se dressent les grands ensembles des guerriers Sans ascenseur les onze étages se montent à pied Les gardiens pointent de leurs lances le sommet À Paris, à chaque trottinette sa conquête Les pigeons agglutinés ne savent plus voler En banlieue, les invisibles du BTP attendent du travail devant les grilles de Merlin Le chantier du Tram n'en finit pas Longue saignée centrale qui chasse voitures et riverains dans des goulots chaotiques La Chaufferie avec cheminée couverte de poussière est à son tour asphyxiée Le MAC VAL et ses trésors de l'étranger sont malheureusement fermés C 215 avec tous ses visages gravés dans le marbre des boites aux êtres Ici, qu'on soit un peu fou, Bantou ou le dernier Mandchou On trace une géographie variable avec des lignes aventurières Dans les plis des rideaux de fer et des géants en béton nu.   Vitry-sur-Seine, août 2020 D'après les œuvres visibles dans l'espace urbain : Guerriers Bantous de Kouk

Haut et clair

  Qu'on arrive d'en haut ou d'en bas Les corps s'inclinent pour gravir ou dévaler la pente La petite fille pousse la grille du cimetière L'élégant perron ouvre ses bras aux enfants du pays La mousse recouvre d'îlots le granit de la tombe Les vases vidés de la pluie sont de nouveau remplis Des concessions oubliées vont être cédées Dare-dare loup lune enchante mes monts hauts Sans ornements le château veille sur son neck magmatique Les restes de sa splendeur toute entière surplombent les dernières lauzes Les buffets encombrants ont été déménagés Les jardins sont en friche, Trop de peine à les arroser Sur la terrasse, un parasol fait table rase des étés passés à faner Les fenêtres privées des croisillons de bois n'ont plus rien à confesser Le café de la Mimi est fermé Le bourg n'a jamais été aussi fleuri La maison a gardé son vieux crépi Les rues nouvellement bitumées ont été baptisées Plus de nids-de-poule ni de grav