Le déjeuner sur l'herbe
Rarement seul L’odorant tilleul trace sa route Nationale ou communale Il accompagne les allées et venues de l’été Vert franc des feuilles charnues en juillet Pique-nique à l’ombre d’une nappe dressée pour la voltige des fourmis Les tomates cerises jonglent Le paquet de chips éclate Lancer d’assiettes en carton Les corps bancals s’affalent Le volubile Monsieur Loyal enchaine les numéros Sous le chapiteau suspendu à ses mats La piste ronde n’est plus mélancolie Ses faux airs d’ortie cachent sa fantaisie Épreuve du fakir sur son tapis d’herbes sèches Un bouchon tire de sa torpeur une paupière alanguie Trafic aérien des mouches avides de festin Coup de torchon Le vol d’une guêpe se transforme en piqué Velléité d’un vieux lion à croquer des pralines La barbe à papa colle aux doigts Le coffre-fort résiste ...