Le déjeuner sur l'herbe
Rarement seul
L’odorant tilleul trace sa route
Nationale ou communale
Il accompagne les allées et venues de l’été
Vert franc des feuilles charnues en juillet
Pique-nique à l’ombre d’une nappe dressée pour la voltige des fourmis
Les tomates cerises jonglent
Le paquet de chips éclate
Lancer d’assiettes en carton
Les corps bancals s’affalent
Le volubile Monsieur Loyal enchaine les numéros
Sous le chapiteau suspendu à ses mats
La piste ronde n’est plus mélancolie
Ses faux airs d’ortie cachent sa fantaisie
Épreuve du fakir sur son tapis d’herbes sèches
Un bouchon tire de sa torpeur une paupière alanguie
Trafic aérien des mouches avides de festin
Coup de torchon
Le vol d’une guêpe se transforme en piqué
Velléité d’un vieux lion à croquer des pralines
La barbe à papa colle aux doigts
Le coffre-fort résiste à la fonte des glaces
Méli-mélo de guiboles cloué au sol par l’astre aux couteaux
D’un élan, l’œil enlace la voute
Suspendu aux bractées
Le pollen attend la mise à feu du bouquet final.
Le 28 aout 2019
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