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Affichage des articles du février, 2022

Du côté de la matière

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  Le film Van Gogh de Maurice Pialat (1991)   instaure un dialogue entre un peintre et un cinéaste dans leur quête insatiable de la dernière image. Que signifie pour Maurice Pialat de faire un film sur Van Gogh ? Comment passe-t-on de la représentation d'une peinture qui se suffit à elle-même à l'enchainement des plans pour un film ? Quel hommage le réalisateur rend-il à celui qu'Artaud désignait comme Le suicidé de la société ? Le film commence par le geste d'une main peignant une ligne ondulante sur une toile déjà recouverte de bleu. L'image est ralentie pour mieux percevoir la ligne d'horizon que la main trace dans la couleur. Cette main est celle de Pialat lui-même qui cherche à restituer la vérité du geste de l'artiste. Le ralenti annihile la fulgurance de la main peignant autant que celle de l'œil saisissant ce qui disparaît aussitôt. Cette scène inaugurale de la peinture dans son incommensurabilité en annonce une autre non moins essentie...