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Affichage des articles du octobre, 2018

Archives (2 octobre 2013- 27 aout 2018)

Mes précédents textes et poèmes sont consultables sur le site Le Capital des Mots . Merci à Eric Dubois qui les a gentiment publiés depuis 2013 : http://le-capital-des-mots.over-blog.fr/search/laure%20weil/  

L'art des singuliers

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À la maison rouge Il y a la Dolce Vita Mastroianni dans l’hélico et Jésus Christ au bout du rouleau Au sommet d’un gratte-ciel, des filles en maillot de bain refusent de donner leur numéro Gustav Mesmer dévale la pente dans un bric-à-brac insolite Les ailes en plastique de son engin sont perforées de trous comme dans une passoire Des clous dépassent du cockpit   Le bois pèse de tout son poids L’élan et le vent portent son vélo plus haut D’année en année on moissonne Un jour on s’étonne Peu de terre où demeurer Tant d’air pour s’échapper Qu’on soit de l’aéropostale ou qu’on pédale De Tarfaya et d’ici-bas Tout Icare refuse d’échoir Sur l’escarpolette Tête renversée Une poulette s’agrippe aux cordes nouées des fillettes On ne voit qu’une partie de son visage Sourire béat et grosses lunettes Une planche à ses pieds pour ne pas toucher les graviers qui abîmeraient ses souliers

Even god is gold

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D’après Les pierres et le printemps , installation de Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger pour le domaine de Chaumont-sur-Loire, 2015, © photographie d’Éric Sander. À Simon et Damien,  La chapelle s’est faite belle avec ses breloques Les dévotes au panier Les bigotes sont fanées Un quartz d’aquarium électrise la scène Fluorescence divine C’est jour de fête Un tuyau serpente sous l’autel L’osier darde ses rayons Les immortelles sont en nylon Par monts et par vaux S’élève le même Credo Des vitraux aux grandes surfaces L’étalage des marchandises Happe le badaud et rassure le bedeau Profusion de printemps et effusion des sentiments Farces et attrapes feignent l’horreur Plumes et paillettes agrémentent les fleurs À plat Furby est   muet Nokia L’ombre de son clavier Réseau de lignes coupées Touches de couleurs isolées Monde éthéré des sensat

Le masque des apparences

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Damien ROUXEL, Artiste Plasticien Performeur, Autoportrait, 2016 La nacre porte mal son nom. On entend « âcre » alors qu’on voit des reflets changeants qui glissent sans s’interrompre sur les parois lisses d’une coquille. Le mot écorche, irrite mais aussi ravit les sens. Les aspérités de la matière recouvrent les teintes irisées de la lumière. L’un ne va pas sans l’autre. L’apparence nacrée qu’on donne à voir n’est qu’une face qui plonge le regard dans l’étrangeté de ce(ux) qui nous constituent. La représentation de cette altérité traverse la photographie d’un autoportrait de l’artiste contemporain Damien Rouxel (2016) à l’instar de la peinture Pierrot, dit autrefois Gilles de l’artiste du XVIIIème siècle Jean-Antoine Watteau. Sur l’un, un portrait en buste devant un fond blanc semblable aux   photographies d’identité judiciaire qui ont conduit le criminologue Bertillon à élaborer son système d’identification.    L’artiste est habillé d’une veste   en tweed ang